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Danse et handicap : la Traversée de Brumachon
Publié le 12/03/2012
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reportage

31 jeunes en situation de handicap du collège de la Durantière ont préparé un spectacle de danse contemporaine, dirigé par le chorégraphe Claude Brumachon. Le spectacle est donné en public cette semaine à Nantes dans le cadre du festival Handiclap.



Des collégiens en situation de handicap ont travaillé avec le chorégraphe Claude Brumachon (photo : E. Longin).

« Je suis un peu stressé quand je pense qu’il y aura mes parents au spectacle… » Antoine, 13 ans, est un brin tendu. Avec ses trente camarades de 4e de l’unité d’enseignement APAJH du collège la Durantière à Nantes, il présentera un spectacle de danse contemporaine, « La Traversée », les 15 et 16 mars dans le cadre du festival Handiclap. Un spectacle sous la direction et l’œil bienveillant du chorégraphe Claude Brumachon. Pour bon nombre de jeunes, ce spectacle de danse est une première. C’est le cas de Baptiste : « Avant je n’aimais pas trop la danse, mais maintenant ça va ».

La danse « comme une évidence »

L’aventure entre le Centre chorégraphique national de Nantes et la Durantière a commencé il y a quatre ans, lorsque la Maison de la danse en Loire-Atlantique organise une rencontre entre Claude Brumachon et les élèves en situation de handicap du collège. « On a fait quelques ateliers, et dès le début, la chose m’a parue tellement naturelle, se souvient le chorégraphe. C’était là, comme une évidence… » Un an plus tard, dans le cadre du festival Handiclap, naît le spectacle « Les explorateurs du temps ». « Plus qu’un choc, c’était des réponses à des questions que je me posais » confie le chorégraphe.  Et surtout une confirmation : la danse est universelle.

Pour le nouveau spectacle, « La Traversée », le travail a commencé il y a plus d’un an par des ateliers. Claude Brumachon rappelle que ce ne sont pas les élèves qui ont choisi de faire ce spectacle. « Au départ, certains rejetaient le projet, ne voulaient pas le faire… Petit à petit, c’est presque ceux-là les plus motivés. » Pour David Caillon, professeur d’EPS à la Durantière et encadrant scolaire pour ce projet, le spectacle a été présenté « de façon plutôt naturelle aux élèves, en leur disant qu’on a pensé à eux pour ce projet. Les élèves ont vite adhéré ». La danse a été véritablement intégrée au programme scolaire, pendant les cours de sport et avec un rendez-vous hebdomadaire de 2 heures depuis novembre avec Claude Brumachon… Sans oublier les répétitions du spectacle.



Potage et magie

Deux semaines de répétition à raison de quatre heures par jour, et deux jours et demi supplémentaires juste avant le spectacle, cela peut paraître peu. Et en même temps c’est beaucoup. « C’est super intense physiquement pour eux » souligne Claude Brumachon. Pour ce dernier, travailler avec des enfants handicapés n’est pas différent du travail qu’il a pu faire avec d’autres enfants dans le fond, mais dans la forme cela peut parfois être compliqué. « Le plus dur, c’est l’échauffement » assure le chorégraphe. Jeunes en fauteuil, sourds… Pas facile d’échauffer les muscles de tout le monde tout en respectant le handicap de chacun.

Aucune chorégraphie précise n’est imposée aux élèves. Par petits groupes, encadrés par un danseur professionnel, ils créent leur propre danse. « Ils font leur potage, leur magie entre eux et il y a un sens qui se crée » témoigne Claude Brumachon.

Deux ans de kiné gagnés

Mais à les voir, on en oublie leur handicap. Tout le monde saute, s’amuse, tourne dans tous les sens… Même les jeunes en fauteuils dansent, avec des mouvements qui leur sont propres. « La danse fait avancer beaucoup de choses. Pour les explorateurs du temps, certains enfants ont gagné deux ans de kiné avec la danse, assure Claude Brumachon. D’un seul coup des limites se repoussent : je peux le faire, je ne le savais pas. »

Pour le chorégraphe, la danse n’est qu’un prétexte.  « Au-delà du spectacle, c’est tout ce quotidien qui est incroyable. »

Emilie Longin

La Traversée, représentations le 15 et 16 mars, à 20 heures, au Centre chorégraphique national de Nantes, 23 rue noire. Entrée gratuite. Renseignement et réservations au 02 40 93 30 97.

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