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Hébergement : « Il y a un problème
de mobilisation des préfets »
Publié le 05/12/2012
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La rencontre à Matignon, avec Jean-Marc Ayrault, le 29 novembre n’a rassuré personne. À quelques jours de la conférence de lutte contre la pauvreté, qui se tient les 10 et 11 décembre, le collectif des Associations unies* mène une « opération coup de poing » ce mercredi à Paris et en région. Florent Gueguen, directeur général de la Fnars, explique ce que les associations attendent de la conférence sur la pauvreté.



Florent Gueguen a pris la succession de Matthieu Angotti à la tête de la Fnars en octobre dernier (photo DR).

Le Canard Social : Moins d’une semaine après avoir été reçue à Matignon, le collectif des Associations unies, dont la Fnars est membre, descend dans la rue. Le rendez-vous avec le Premier ministre n’a pas répondu à vos attentes ?
Florent Gueguen :
La rencontre s’est passée dans un cadre d’écoute et d’échange. Le Premier ministre a pris l’engagement de cesser la politique au thermomètre et de ne faire aucune remise à la rue. Mais on est un peu échaudé. En juin, Cécile Duflot s’était engagée à mettre fin aux plans hivernaux et à maintenir les places ouvertes. En juillet, elle a fermé toutes les places hivernales à l’exception de trois centres à Paris. On craint qu’il se passe la même chose.

LCS : Vous n’avez pas eu de signes forts ?

Florent Gueguen : Le Premier ministre a réitéré son engagement de trouver une solution aux personnes, il a dit qu’il mettrait les moyens nécessaires. Mais on n’a rien obtenu. Le Premier ministre a renvoyé tous les sujets à la conférence « pauvreté » et n’a donné aucun élément budgétaire, de création de places ou de logements adaptés pour les publics. Donc, on s’organise pour veiller à la mise en œuvre de cet engagement. Sur Paris, la mobilisation prend la forme d’une opération coup de poing, ce mercredi, où des tentes sont placées sur le pont des Arts, avec une banderole « Mal logés : les oubliés de la République ». En région, la mobilisation prend différentes formes, cela peut être des conférences de presse, des lettres aux préfets (en Pays de la Loire, la Fnars et l’Uriopss ont demandé un rendez-vous au préfet de région, NDLR).

LCS : La Fnars publie ce mercredi le baromètre du 115 pour le mois de novembre. Que révèle-t-il ?

Florent Gueguen : Il montre que la situation n’évolue pas par rapport aux derniers mois. Sur 37 départements étudiés, 78% des personnes qui appellent le 115 restent sans solution d’hébergement. C’est une augmentation de 30% par rapport à novembre 2011.

On est très inquiet de la manière dont les choses se passent sur le terrain. Le plan hiver est censé se déployer. Les places qui ouvrent sont peu ou prou les même types de locaux que les années passées, temporaires et parfois de mauvaises qualités. Il y a des territoires où ça bouge comme à Paris. Et dans certains départements, comme le Rhône, il y a du retard à l’allumage. Sur les 19 000 places hivernales annoncées par le gouvernement, on évalue à la moitié le nombre de places ouvertes, peut être même 40%. Il y a un problème d’application des circulaires et de mobilisation des préfets.

Compte tenu de la manière dont se mettent en place les plans hivernaux, on est plus que vigilant sur le respect de l’engagement de non remise à la rue et de pérennisation des structures.

LCS : Lundi 10 et mardi 11 décembre se tient la conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Comment abordez-vous ce rendez-vous ?

Florent Gueguen : On attend un plan quinquennal qui mette en œuvre les priorités décidées par l’ensemble des sept groupes qui ont été proposés par le gouvernement. Sur le logement, on demande un plan dès 2013 avec 20 000 places en capacité supplémentaire dont 5 000 en hébergement, 5 000 en Cada et 10 000 en logements accompagnés, que ce soit sous forme d’intermédiation locative ou de pensions de famille, etc. Car la revendication du collectif reste l’accès au logement.

LCS : De manière générale, êtes-vous optimiste sur l’issue de cette conférence ?   

Florent Gueguen : Bof. Je pense que sur l’hébergement, il y a aura des choses parce que les associations sont mobilisées et que le sujet est médiatique. Sur les autres points, comme la revalorisation du RSA, j’en suis moins certains parce que le coût est très important. Jusqu’à présent, le gouvernement n'a pas fait une grande communication sur le sujet : la conférence devait durer une journée pleine, elle n’est plus que de deux demi-journées. Objectivement, je crains un rétropédalage. Mais les associations diront ce qu’elles pensent à la sortie de la conférence.

Propos recueillis par David Prochasson

*Créé en 2008, le collectif des Associations unies réunit 33 associations.
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