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Comment les Pays de la Loire luttent contre le décrochage scolaire
Publié le 07/05/2013
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Actualité
service civique
Décrochage scolaire
Éducation

Depuis la rentrée 2012, la Région des Pays de la Loire a financé 28 projets différents pour lutter contre le décrochage scolaire. Une manière, selon elle, d’apporter des réponses pédagogiques au plus près du terrain.



Chaque année, en Pays de la Loire, près de 5000 jeunes quittent le système scolaire sans perspectives (Photo D. Prochasson).

La date n’est certainement pas le fruit du hasard. Moins de dix jours avant la réunion nationale du 15 mai consacrée à la réussite éducative, la Région des Pays de la Loire a tenu à afficher son volontarisme en matière de lutte contre le décrochage. Ce lundi 6 mai, dans un lycée de la banlieue angevine, Mathieu Orphelin, vice-président en charge de l’Éducation, réunissait 3 porteurs de projets pour faire le point sur l’action de la Région.

Favoriser la prévention

Depuis la rentrée 2012, la collectivité apporte une contribution financière (102 595 euros) à 28 lycées et structures d’insertion qui œuvrent dans la lutte contre le décrochage scolaire. « Dans un monde où il n'y a aucun signal d'espoir, il faut redonner confiance au jeune », considère Mathieu Orphelin. Le crédo de la Région : favoriser la prévention. « C’est la clé de la réussite, assure l'élu. Pour l’instant, la plupart des dispositifs s’adressent à ceux qui ont déjà décroché. Avec ces projets, on veut que les adultes accompagnent au mieux au moment des premiers doutes. »

Concrètement, le dispositif régional doit permettre aux établissements de prendre en charge des interventions de prestataires extérieurs, des déplacements d’élèves sur des visites d’entreprise ou de la formation d’enseignants.

Besoin de reconnaissance

Au lycée Henri Dunant, à Angers, l'un des trois projets présentés, les équipes éducatives ont bénéficié de 3600 euros. L'enveloppe peut paraître faible mais elle a néanmoins permis de dégager du temps et de l’attention pour les élèves en difficulté. « Lorsqu’hier, on faisait des entretiens de 20 minutes, à des intervalles irréguliers, avec les élèves, on peut désormais les recevoir pendant une heure chaque semaine », se réjouit Isabelle Catalano, conseillère principale d’éducation.

Orientation subie, problèmes familiaux, ruptures personnelles, isolement… Les raisons du décrochage sont multiples. Les manières de raccrocher, elles, passent souvent par l’écoute du jeune. « Notre objectif est de redonner du sens à la scolarité, d’identifier là où ça coince et de lui faire reprendre confiance », poursuit Dioline Mage, psychologue au lycée.

Sortir de la spirale

Aimé, 19 ans, a connu ces différentes étapes, qui l’ont mené de l’absence totale de perspectives à un contrat d’avenir en tant qu’animateur jeunesse. « Dès la 5e, j’étais à l’école pour faire plaisir à mes parents et être avec mes amis. J’ai été accompagné par des psychologues, notamment, mais je me suis renfermé et je n’ai pas du tout été compris. On a fini par me mettre dans une case. »

Fin de troisième, le jeune homme rate son brevet et s’oriente vers un bac pro carrosserie. « C’était pas mon truc : il fallait que je parle avec des gens. Et quand je ponçais ma portière, je ne pouvais pas lui parler. » La formation ne durera que trois semaines pour lui. S’en suit une année sabbatique pendant laquelle Aimé est repérée par les éducateurs de prévention de son quartier. C’est à ce moment qu’il débute un service civique. Un nouveau départ. « Ça m’a donné un coup de boost. J’attends qu’une chose maintenant, c’est de croquer la vie. »

Initiatives de terrain

Chaque année, en Pays de la Loire, ils sont près de 5000 jeunes comme Aimé à quitter le système scolaire. Sans forcément réussir à raccrocher. Pour accompagner le plan de lutte contre le décrochage du ministre de l’Éducation, Vincent Peillon, la Région veut coller au plus près des réalités du terrain. Et a choisi de reconduire son appel à projets pour l’année 2013-2014.

« La prévention passera par des initiatives dans les établissements, la multitude de projets est donc obligatoire, assure l'élu Mathieu Orphelin. L’idée, c’est d’essaimer désormais sur tous les établissements de la région et de faire connaître les bonnes pratiques. »

David Prochasson

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