S'identifier


Mot de pase oublié ?
s'abonner
Professionnels, structures, particuliers
Abonnez-vous!
Marie-Sophie Desaulle directrice de la nouvelle ARS des Pays de la Loire
Publié le 14/04/2010
partage

tags
entretien

«Moi je voudrais que pour les acteurs de terrain, tout soit transparent.» C’est Marie-Sophie Desaulle, la directrice de l’ARS des Pays de La Loire qui s’exprime et on comprend que l’enjeu est de taille et pas simple à réaliser : transparence, fluidité, continuité, des termes qui reviennent souvent dans cet entretien aux côtés d’autres comme efficacité, diagnostic, utilité.



Marie-Sophie Desaulle, directrice de l'ARS

Concrètement, début avril,  la responsabilité de gestion de l’ ARH, l’URCAM, le GRPS, la mission régionale de santé a été transférée à l’ARS, ainsi que celle des volets santé des DDASS et DRASS. « il y avait 7 patrons avant, il n’y en a plus qu’un. » Un transfert effectué dans une logique de continuité des activités. Les acteurs de terrains ont d’ailleurs du  recevoir un courrier de l’ARS leur indiquant leur nouvel interlocuteur pour le suivi de chaque dossier.

Car l’ARS, si elle absorbe les activités des services cités ci-dessus, en réorganise aussi totalement le fonctionnement. Nouveaux cadres, nouvelles directions, Marie-Sophie Desaulle vient d’achever cette phase de recrutement, le tout avec des moyens conformes à la tendance générale de l’Etat pour ce qui est du personnel, à savoir : on ne remplace qu’un fonctionnaire sur deux dans le cadre des départs à la retraite, et des budgets de fonctionnement que la préfiguratrice juge suffisant pour mener à bien la mission. Marie-Sophie Desaulle ne le nie pas : l’ARS veut être « plus efficace et plus productive :  les ARS ont été créées dans cet objectif-là, il s’agit bien d’éliminer les redondances, les doublons dans les actions, on est bien dans une logique de regroupement des forces. On bénéficiera de tous les moyens des anciennes structures donc on ne peut pas parler de diminution, si ce n’est ce principe général du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. » 

Inquiètudes 

Sur le terrain, comme en interne, bien sur des inquiétudes se font entendre. Marie-Sophie Desaulle est très sollicitée, on souhaite la rencontrer et elle-même se déplace, se présente. Elle constate que les grandes questions sont toujours les mêmes, qu’elles émanent de structures, de fédérations, de collectivités ou de têtes de réseaux :  « Vous savez, on en parle depuis tellement longtemps de cette ARS que certains en interne expriment une forme d’impatience à la mise en place. D’autres ont un peu peur du changement et se demandent quelle place leur sera réservée. Quant à l’extérieur, il y a un vrai besoin d’explicationsLes questions que l’on me posent le plus souvent sont  : Comment l’ARS va-t-elle fonctionner ? Quelle sera Notre place ? Comment allons-nous travailler ensemble ? Quels seront les moyens ?  j’essaye alors de rassurer en expliquant que dans un premier temps nous nous appuierons sur l’activité et les partenariats existants, nous serons dans une logique de continuité.  Ensuite, au fur et à mesure, nous ferons des diagnostics »

Car là réside un des objectifs fondamentaux de l’ARS :  rationaliser, faire le point sur  ce qui se tente ici ou là et voir ce qui marche. Voir ce qui est efficace. Efficace pour qui ? pour la population oui, mais aussi efficace économiquement. Marie-Sophie Desaulle l’affirme : « Quand je mets 100 € je veux savoir si ces 100 € sont bien utilisés, et s’ils remplissent l’objectif fixé. On doit être capable de répondre à la question de savoir ce qu’une société est prête à mettre. On doit objectiver les actions, et nous le ferons, pour cela j’ai voulu que cette ARS compte un département évaluation des politiques de santé. Nous ne pouvons pas en faire l’économie. » Marie-Sophie Desaulle ne minimise pas du tout, loin de là même, ce que la naissance de l’ARS va bousculer à terme « par exemple, on va réformer la manière dont on organise la création de nouvelles structures, vous le savez, courant 2010 les appels à projets vont devenir obligatoires. » 

Les priorités pour l’agence 

Sur le fond, Marie-Sophie Desaulle n’hésite pas quand on lui demande de citer quelques unes des  grandes priorités pour l’agence : «Les pays de La Loire connaissent un fort dynamisme démographique. Nous sommes face à la nécessité d’avoir des professionnels de santé en nombre suffisants et bien répartis sur le territoire pour répondre à ce dynamisme. Ensuite cette région peut se targuer d’une bonne espérance de vie et d’une mortalité évitable qui reste dans la moyenne, mais avec des caractéristiques inquiétantes en ce qui concerne les conduites à risques ( addiction, suicide, accidents de la route et de la vie quotidienne.) L’ARS a un rôle à jouer en terme de prévention et elle peut être plus forte car elle aura une vision globale là où auparavant plusieurs structures intervenaient. Enfin, la région Pays de la Loire présente une grande diversité de territoire et nous devons raisonner en infra, nous mettrons d’ailleurs en place une délégation de l’ARS dans chaque département pour porter précisément cette vision de territoire.» Et de poursuivre en affinant sur certains thèmes clés comme le handicap : «nous devons adapter l’offre d’accueil pour les enfants handicapés qui sont de plus en plus souvent scolarisés dans des structures traditionnelles. Même adaptation nécessaire face aux personnes handicapées vieillissantes. Quelles réponses avons-nous pour elles ? Sur le maintien à domicile des personnes âgées, tous le monde le sait il est de plus en plus demandé,  il faut une offre adaptée, un personnel suffisant et formé sans oublier que si le maintien à domicile se développe on le sait cela veut dire que la population en EPHAD  évoluera avec des personnes de plus en plus dépendantes. On peut aussi parler de l’accès aux soins des populations précaires. Nous devons continuer à nous interroger sur le meilleur moyen d’aller vers elles car on le sait ces populations ne font pas ou peu la démarche d’aller vers le soin. Or des expériences sont menées dans la région, on doit évaluer ces dispositifs et s’interroger. Par exemple, les PASS ( permanence d’accès aux soins de santé)  sont-elles le meilleur système, est-ce qu’elles suffisent ? Quel est le meilleur moyen pour nous d’être efficace ? Oui, notre objectif est d’améliorer le service rendu mais l’aspect économique est inévitable.» Au delà de la responsabilité de gestion, réelle depuis début avril, restent donc à mettre en place toute la politique régionale de santé, en concertation évidemment et là il va falloir attendre un peu… attendre par exemple la mise en place de la conférence régionale de santé et de l’autonomie. L’ARS n’a pas fini de se dévoiler.

 Cécile Petident

newsletter
facebook