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Maintenant, faut qu’ça change
Publié le 09/05/2012
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travail social
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On va pas se mentir, en matière d’action sociale, la gauche au pouvoir, sur le papier, c’est plutôt synonyme d’espoir. Sur le papier et dans les discours à en croire certaines déclarations du nouveau président pendant sa campagne. Mais qui dit espoir dit aussi risque de désenchantement.  



C’est un truc de journalistes ça : mettre la charrue avant les bœufs ! Dresser un bilan, avant même que le mandat n’ait commencé. Pour autant, c’est une évidence que de dire que plus l’espoir est grand, plus le risque de désillusion l’est aussi.

François Hollande est de gauche, et un président de gauche ça nous fait penser que sans doute l’Homme, l’humain, sera placé au cœur des politiques. Ça nous fait penser que sûrement le langage sera plutôt enclin à l’empathie et non à la stigmatisation des plus fragiles. Non pas que le cœur et l’intérêt pour l’Homme soient réservés aux hommes de gauche, mais plutôt que ces dernières années, le pouvoir s’est souvent montré sévère, voire injuste à l’égard de certains publics.  Par exemple envers les Roms avec les circulaires de 2010, envers les allocataires du RSA et le débat sur les « assistés », envers les personnes en contrats d’insertion quand en 2010 et 2011 le nombre de contrats était bloqué, envers les personnes handicapées en essayant de repousser l’application de l’accessibilité prévue dans la loi de 2005, envers le logement social avec les prélèvements sur les fonds propres, envers l’accès aux soins avec la taxe supplémentaire sur les mutuelles, envers les personnes âgées d’aujourd’hui et de demain avec le report de la loi sur la prise en charge de la dépendance, et la liste n’est pas exhaustive.

Qu’a-t-il dit François Hollande pendant la campagne? On a entendu parler de « hauteur de vue, pour décider les grandes orientations politiques tout en gardant la proximité », ce qui laisse penser que peut-être ce pouvoir là saura écouter, entendre et décider non pas à court terme mais à plus long terme, ça serait pas mal pour ce qui est des financements, notamment de l’urgence et de l’insertion.  On a aussi entendu des phrases telles que « l’enjeu c’est la France où aucun enfant de la nation ne sera laissé sur le côté (…)une France de la solidarité (…) une France de l’égalité pour la santé (…) une France du meilleur accès pour tous aux logements,(…) une France de la justice, (…) de la diversité où chacun apportera sa différence mais dans l’unité de la république et où les enfants d’immigrés doivent être fiers d’être français etc… » bref, on a entendu des valeurs, fortes, affirmées.

Alors, oui, ces mots là peuvent requinquer un secteur qui ne cachait plus son agacement et sa colère face aux politiques menées.

Il faudrait pouvoir laisser du temps à ce nouveau pouvoir, mais il n’y a pas de temps à perdre ! Alors il sera interpellé, rapidement c’est certain, les responsables associatifs l’ont dit ici, au Canard Social, il sera rattrapé aussi par les attentes des usagers, des professionnels, par les militants. Comme nous soufflait un responsable associatif  quelques jours avant le premier tour : « il est temps que ça se termine, mais si la gauche passe, elle devra être prête car nous, nous le sommes! ». Voilà, c’est terminé, François Hollande est président, est-il prêt ?

Cécile Petident

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