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Cherche capitaines pour rendre la Ria d’Etel accessible à tous
Publié le 10/05/2012
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reportage
handicap
financement
tourisme

Porté par Alain Floch, ancien voileux, paraplégique, le projet « Ria pour Tous » a pour vocation d’offrir la possibilité à tous de naviguer sur la ria d’Etel, dans le Morbihan. C’est à bord d’un bateau électrique, conçu pour accueillir les fauteuils roulants, que les personnes à mobilité réduite pourront embarquer.  Premiers départs souhaités pour l’été prochain. En attendant, l’heure est au financement collectif du bateau…



Un Morbihannais porte un projet de bateau électrique accessible aux personnes en situation de handicap (photo : Ria pour tous).

La Ria d’Etel, ses méandres, sa faune, ses ilots… Un mini Golfe du Morbihan, qu’Alain Floch, riverain, ancien voileux et paraplégique depuis 40 ans, veut rendre accessible à tous. Un vœu qu’il porte à travers le projet-pilote « Ria pour tous » visant à mettre un bateau électrique à la disposition de chacun, y compris et surtout des personnes à mobilité réduite. A terme,  40 jours de sortie, de trois heures en moyenne, pourraient être proposés par an.  Mais la traversée ne fait que commencer. Premier cap à franchir et non des moindres : le financement du bateau.

32.000 euros, c’est le coût du Zéphyr, bateau électrique de 5,30 m conçu par la société Naviwatt basée à Saint-Gildas-de-Rhuys, de l’autre côté du Golfe, choisi pour ce projet. Un choix guidé par une sensibilité certaine à l'écologie et à la protection de l'environnement, au point même pour Alain Floch de soulever aussi l'idée de la création d'un nouveau label « Eco-tourisme et handicap ». Mais « même si nous l’avions voulu, nous n’aurions de toute façon pas pu nous orienter vers un bateau « polluant » puisque, excepté quelques prototypes, il n’en existe pas qui puissent accueillir à leur bord des personnes à mobilité réduite », remarque Alain Floch. Le Zéphyr, lui, peut embarquer jusqu’à cinq personnes et est adapté aux fauteuils roulants. Reste que  l’investissement est conséquent, d’autant plus qu'aux 32.000 euros d’achat devront s’ajouter 6.000 euros pour son exploitation annuelle.


Le porteur de projet Alain Floch, lors d'un essai avec le bateau électrique.


75% du bateau financés

Dans une logique de partage, Alain Floch a donc imaginé un financement collectif du bateau, divisant son prix en quatre parts égales de 8000 euros.  Au début de l’année 2012, un appel a été lancé aux copropriétaires et financeurs potentiels, relayé sur le site internet du projet.  A peine six mois plus tard, 75% du bateau est financé.

Parmi les copropriétaires déjà engagés, on retrouve deux « individuels » qui se sont chacun porté acquéreur d’une demi-part. Séduite par l’idée dans laquelle elle voit aussi un outil de promotion touristique de la ria, la mairie d’Etel, elle, a ouvert son portefeuille… de relations. Le mieux qu’elle peut faire pour un projet qui navigue entre deux eaux, plus tout à fait privé mais qui n’a pas encore le statut associatif. « Tant que ce ne sera pas le cas, en tant que collectivité publique, nous ne pouvons pas le financer directement. En revanche, nous pouvons faciliter les relations avec des particuliers, les associations qui pourraient s’impliquer… », justifie Guy Hercend, maire adjoint chargé du tourisme à la mairie d’Etel.

Fleur de Bouchons 56 à bord

C’est ainsi que l’association Fleur de bouchons 56 a rejoint l’équipage. Et pour cause, le projet « Ria pour tous » colle parfaitement à sa vocation : « rapprocher mondes des valides et des handicapés par le sport et les loisirs  », rappelle Laurent Inial, président de F2B56. Une association qui consacre désormais le fruit de ses collectes de bouchons en plastique et en liège au financement de sa part du bateau. Des dons lui ont même été promis, notamment de la part de l’Association Patron Emile-Daniel d’Etel, qui a en charge l’ancien canot de sauvetage d’Etel et qui a décidé d’organiser sa prochaine soirée moules-frites aux bénéfices de « Ria pour tous ».

Les fonds privés en priorité

Reste que le milieu associatif, aux moyens limités, ne peut pas être un réel soutien financier. Tout au plus servir de vecteur de communication, comme la délégation morbihannaise de l’Association des paralysés de France qui se fait l’écho du projet « Ria pour tous » sur son blog. Aujourd’hui, les efforts d’Alain Floch et ses acolytes  portent donc surtout sur la recherche de fonds privés.

« Ria pour tous » participe ainsi au concours « accompagnement et handicap » du groupe de prévoyance D&O. Des courriers ont été écrits à des  figures de proue de l’économie régionale : l’entreprise Batscap (groupe Bolloré), basée à Quimper et spécialisée dans les batteries solaires, la fondation Yves-Rocher… « Le choix des fonds privés, c’est celui de la rapidité », justifie Alain Floch, « notre objectif aujourd’hui c’est d’avoir le bateau le plus rapidement possible et ça ira plus vite en faisant appel à des mécènes privés ».

Plus vite mais pas encore assez… « J’aurais espéré que la notion de bateau collectif et écologique accroche mieux que ça. Les fabricants ont le même problème, le rapport coût/usage n’est pas encore en faveur de ce bateau ». Pour autant, Alain Floch tient bon la barre. « Le bateau est commandé et doit être livré fin juin-début juillet. D’ici là nous avons bon espoir de couvrir l’intégralité de son prix ! ». Et ainsi, ne plus laisser personne à quai…

Stéphanie Biju

Le blog du projet : www.riapourtous.com

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