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Mais ou et donc or ni car
Publié le 12/06/2012
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édito
législatives
UMP

La petite mélodie de nos apprentissages grammaticaux résonne à nouveau à nos oreilles. «Ni», conjonction de coordination est à l’honneur ces jours-ci. Le ni-ni, devient un concept. Celui du non choix. 



Mais ou et donc or ni car, 7 petits mots, tellement utiles, tellement faciles, utilisés jusqu’à les user,  nous permettant de fluidifier nos paroles en économisant notre salive. Ni front républicain, ni front national. Quoi de plus simple comme idée ? Les ténors de l’UMP, en lançant ce nouveau slogan, savaient-ils que leur ni-ni allait rencontrer un tel succès ? Sur la forme.

Ni-ni, même le foot s’y est mis. Ni France ni Angleterre.

Quelle frustration pourtant ! Ni fromage ni dessert, ni vainqueur ni perdant, ni aujourd’hui ni demain, ni chaud ni froid, décidément le ni-ni a une fâcheuse tendance à laisser sur sa faim.

Rien d’étonnant, de toutes les conjonctions de coordination, « ni » est la seule qui exclut, tandis que les autres ont plutôt tendance à créer du lien. Les manuels scolaires précisent d ‘ailleurs qu’elle exclut des élément liés entre eux. Attention, liés entre eux dans leur fonction grammaticale, non dans leur signification. Sinon, le ni-ni de l’UMP aurait voulu dire que front républicain formait un tout avec front national. Personne ne peut le croire n’est-ce pas ?
Non, le ni-ni en question démontre juste un rejet tout court du front !!

Avec malice il fait penser au « ras le front » des militants résolument anti front national, sauf qu’ils ne sont pas, eux, anti front républicain, bien au contraire.

On pourrait aussi pousser la malice en osant une comparaison capillaire. Le ni-ni de l’UMP, c’est le retour de la frange droite. La frange de cheveux raides, alignés bien au dessus des sourcils, pour cacher ce front trop imposant, voire impudique quand à certains moments de la vie il affiche les marques de l’acné juvénile, puis celles des soucis du quotidien avant les sillons indélébiles de la vieillesse.

D’aucun dernièrement ont refusé de céder à la tentation du ni-ni. Le candidat à la présidentielle François Bayrou, avait fait un choix, personnel autant que public à la veille du second tour. Il semble le payer aujourd’hui dans le résultat du vote. Comme quoi le ni-ni, se révèle parfois bien confortable pour son auteur. L’UMP l’avait en tête sans doute.

Cécile Petident

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