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Varades : levée de boucliers à l’IME contre un démantèlement programmé
Publié le 22/02/2013
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Varades
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Alexis Ricordeau

Les personnels de l’IME Alexis Ricordeau de Varades (44) se mobilisent pour s’opposer au redéploiement décidé par l’ARS, vers des établissements de Blain et d’Ancenis. A travers une pétition, ils entendent interpeler les élus de terrain pour essayer de trouver des solutions alternatives. 

Lire aussi la réaction du directeur de l'association gestionnaire les Œuvres de Pen Bron



L’institut médico-éducatif Alexis Ricordeau, situé à la sortie de Varades (photo : mairie de Varades).

Tous les protagonistes du dossier s’accordent sur le diagnostic : le bâtiment actuel dans lequel est installé l’institut médico-éducatif (IME) Alexis Ricordeau est vétuste et inadapté. Mais le remède proposé par l’Agence régionale de santé (ARS) est radical. Elle propose ni plus ni moins que de démanteler l’ensemble du site actuellement géré par l’association Les œuvres de Pen Bron et de répartir l’accueil entre Ancenis (40 places) et Blain (30 places).

L’argument est double, l’ARS pointant « un déficit chronique d’activité (88 jeunes de 6 à 20 ans, actuellement présents pour un agrément de 125 places) » et « la nécessité de développer une offre de proximité aux jeunes de l'établissement qui pour la majorité ne sont pas originaires de Varades ». A ce redéploiement s’ajouteraient 45 places ouvertes en service d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD). Cette orientation est actée dans le Contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens (CPOM) signé le 20 décembre dernier. L’établissement devrait donc être fermé au plus tard en décembre 2017.

Précision apportée le 27 02 2013 après la publication de cet article : les personnels de l'IME conteste le « déficit chronique d’activité » pointé par l'ARS. Celle-ci ne comptabilise en effet que les enfants de Loire-Atlantique (88) alors qu'en y ajoutant ceux de Maine-et-Loire, la fréquentation est de 115 enfants.

Mobilisation des personnels

Si nous n’avons pas réussi à avoir de réaction officielle de la part de l’association Les œuvres de Pen Bron, la mobilisation contre le projet se structure sur le terrain, à la recherche de solutions de redéploiement alternatives. D’après les représentants du personnel de l’IME, ce sont près de 40 emplois sur la centaine que compte l’établissement qui sont directement menacés : « Les IME d’Ancenis et de Blain sont gérés par l’Adapei et nous n’avons aucune vision sur le partenariat qui pourrait être mis en place, explique Pierre-Michel Leduc, professeur à l’IME et délégué du personnel. Surtout que beaucoup de collègues vivent en Maine-et-Loire et ne peuvent envisager travailler trop loin ».

C’est le cas aussi d’une vingtaine d’enfants du Maine-et-Loire pour lesquels le personnel de l’IME demande qu’une solution soit trouvée. D’autant que la nouvelle proposition de l’ARS remet en cause la solution de l’internat telle qu’elle existe aujourd’hui : « Pourtant l’hébergement a un rôle éducatif et permet une forme de répit salutaire pour les familles », poursuit Pierre-Michel Leduc.

Par ailleurs, l’ARS incite fortement à accueillir en priorité des jeunes avec des déficiences mentales lourdes, préconisant plutôt un maintien dans le milieu ordinaire (avec la médiation du SESSAD) pour les jeunes ayant des pathologies plus légères. Ce qui n’est pas toujours sans poser problème : « Les enfants arrivent souvent chez nous parce que l’école ne peut pas les accueillir. Nous défendons l’IME comme étant une autre forme de scolarisation possible », plaide Pierre-Michel Leduc.

L’inquiétude des élus

A travers une pétition, adressée aux élus, qui circule depuis quelques jours, les personnels de l’IME ont réussi à mobiliser la vie politique locale. Yves Daniel (député PS de la circonscription) et Dominique Tremblay (maire PS de Varades et conseiller régional) suivent le dossier avec une attention toute particulière. Ce dernier a même écrit à l’ARS « pour demander un gel du dossier ».

S’il reconnaît qu’il n’a pas la compétence de la gestion de cette question, Dominique Tremblay milite pour que l’offre médico-sociale soit pensée dans le cadre « d’un projet territorial » : « Pourquoi tout regrouper, par exemple, à Ancenis, alors que par exemple nous avons un CAT (centre d’aide par le travail) sur la commune ? Il serait préférable de réfléchir plutôt à des solutions intégrées sur un territoire, plus que par filière », assure le maire. Le rapport de force avec l’ARS ne fait que commencer.

Frédérique Letourneux

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