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GRAAL : l’aide alimentaire en quête d’une meilleure coordination
Publié le 13/02/2012
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reportage

Avec un nom pareil, GRAAL, le Groupement Régional d’Aide Alimentaire est forcément ambitieux. Il a été installé en préfecture la semaine dernière, et la charte fixant son fonctionnement a été signée. Objectif : mieux coordonner et informer l’ensemble des acteurs, du producteur à l’association distributrice. 



Des acteurs de l'aide alimentaire veulent s'organiser collectivement à travers un groupement régional (archive : LCS A. Penna).

Autour de la table, sont réunis des acteurs clés de l’aide alimentaire aux plus démunis : Banque Alimentaire, Croix Rouge française, mais aussi des producteurs de viande, de fruits et légumes, ou encore le MIN d’Angers ( Marché d’Intérêt National) ou la Direction  de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, (voir la liste en fin d’article). Ils forment le fameux GRAAL (Groupement Régional d’Aide Alimentaire) qui devrait permettre à l’aide alimentaire de mieux se structurer et de coller d’un peu plus près les enjeux d’équilibre alimentaire et de nutrition.

« Ce nouvel outil est un complément aux dispositifs existants, explique le préfet de région Jean Daubigny, il s’agit de répertorier les acteurs de l’aide alimentaire, de mieux s’organiser, de diversifier les denrées avec l’ambition de servir la qualité gustative et nutritionnelle. » Philippe Riant de la délégation régionale de la Croix Rouge française, y voit « une opportunité à saisir une véritable avancée qui devrait permettre plus de transparence ».

Ne rien gâcher

Franck Bonduelle, président de la Banque Alimentaire de Loire Atlantique et représentant de la fédération régionale des Banques Alimentaires, précise : « une charte n’est pas un contrat, c’est un engagement sur des principes, là on veut fluidifier l’information et mailler les besoins, les offres et les demandes .» Un industriel de l’agroalimentaire, signataire de la charte donne un cas concret en exemple. « Il arrive que nous ayons des « surstocks », suite à des ventes moins importantes que prévu. Aujourd’hui je prends mon téléphone pour proposer ce stock à une association. Il arrive qu’elle ne soit pas en mesure de récupérer ou de stocker les denrées. Demain avec ces nouveaux engagements, les acteurs entre eux se parleront, se mobiliseront et mon stock trouvera plus facilement preneur, on va mieux réguler. » Le GRAAL pourrait donc permettre de limiter le gâchis.

L’association angevine Jardins de cocagne, signataire de la charte, le sait bien, il y a un enjeu fort à convaincre les producteurs locaux. Jean Presselin, membre du CA de l’association : « quand ses choux pommes sont trop gros, le producteur ne peut pas les mettre en vente. Sa priorité c’est de relancer sa production, de retourner la parcelle. Il faut l’amener à penser tout de suite au don de la récolte qu’il ne peut pas vendre ».  Et c’est bien là la particularité du GRAAL : impliquer certains producteurs comme Fleury Michon, Charal, Bovi-Loire, syndicat des producteurs de fruits ou le MIN d’Angers. Vincent Favrichon directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, insiste « nous sommes dans une région de productions agricoles, et on estime à 1/3 la quantité de produits qui sort du circuit commercial » Franck Bonduelle d’ajouter « on a un véritable enjeu aujourd’hui sur des produits qui ne sont pas mis en circulation, en amont des grandes surfaces ».

Des absents

Cette charte, on l’aura compris, n’impose rien de vraiment concret mais elle engage ses signataires, sous la responsabilité du préfet, à se parler, à communiquer et à agir ensemble dans un but commun et d’intérêt général : améliorer la qualité de l’aide alimentaire aux plus démunis. Néanmoins, la liste des signataires laisse perplexe. Même si elle réunit des noms prestigieux elle compte quelques absents notoires dont 3 réseaux importants, voire incontournables de l’aide alimentaire : Les Restaurants du cœur, le Secours Populaire français et le Secours Catholique.

D’après Jean Daubigny, le préfet de Région : « on ne peut pas focaliser sur les absents, et cela n’enlève rien à la qualité de la mobilisation des acteurs signataires, ni non plus à celle des absents .» Franck Bonduelle complète : « certaines organisations n’ont pas l’autonomie suffisante en région pour rejoindre des démarches comme celle-ci. » On peut aussi tout simplement supposer que certaines associations ont leur propre réseau bien huilé de dons, de récupération de denrées et de distribution. Le GRAAL quoiqu’il en soit devrait se réunir périodiquement afin d’évaluer les besoins, et d’établir des bilans de la situation alimentaire régionale. 

Cécile Petident

Liste des signataires de la charte du GRAAL : Préfet de Région, Fédération Régionale des banques alimentaires, Marin’S44 angevins, Jardins de Cocagne, Délégation régionale de la Croix Rouge Française, Fleury Michon, Syndicat régional des producteurs de fruits, Bovi-Loire, société Charal, SOMINVAL MIN. 

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