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Autisme, affiches et pétitions
Publié le 18/04/2012
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Mobilisation
Pétition

Interpeller pour faire changer les choses. Tel pourrait être le mot d’ordre de Yannick Bonnenfant et Patricia Civel, les parents de Thomas, dix ans et autiste. À chaque difficulté rencontrée dans le parcours scolaire de leur enfant, ils n’ont pas hésité à recourir à l’affichage de masse et à la pétition pour faire entendre leur voix.



En plus des affiches postées dans les commerces ou les abribus, Yannick Bonnenfant et Patricia Civel, les parents de Thomas, enfant autiste, ont recueilli plus de 11 000 signatures avec leur pétition.

De loin, l’affiche ressemble à un avis de recherche. Une photo d’enfant, un texte, un numéro à contacter. En se rapprochant, on découvre que l’enfant s’appelle Thomas. Il a 10 ans et est autiste à 80%. Pas d’avis de recherche mais un appel à l’aide, celui des parents de Thomas, Yannick Bonnenfant et Patricia Civel. Objectif : assurer l’avenir scolaire de leur enfant. Des affiches comme celle-ci, ils en ont posées peu partout dans la région : Nantes, Carquefou, Vertou, Challans… Une campagne d’affichage menée de front avec le lancement d’une pétition, les parents de Thomas en sont presque coutumiers.

« La seule façon d’interpeller »

Depuis la naissance de leur enfant en 2001, c’est la troisième fois qu’ils se mobilisent. Un combat de plus alors qu’au quotidien se joue déjà la bataille administrative : « On est obligé de passer par tous ces organismes : la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), l’Inspection académique, l’Éducation nationale… », rappelle Yannick Bonnefant. Une bataille nécessaire mais pas suffisante. D’où les mobilisations ponctuelles. « C’est la seule façon d’interpeller et de faire bouger les choses », assure le père de Thomas qui est également membre de l’association Autisme Ouest 44. Dès lors, sans mobilisation, il n’y aurait rien à attendre ?  « On est obligé de passer par là pour se faire entendre. Malheureusement, deux familles concernées par l’autisme sur cinq ne font rien. Des initiatives comme les nôtres peuvent les aider. »

Surtout si elles sont couronnées de succès, comme la dernière en date. Il y a une semaine, la bonne nouvelle est arrivée par téléphone : l’institut médico-éducatif (IME) La Bauche de Rouet, basé aux Sorinières, accepte d’accueillir Thomas à partir du 9 mai prochain. Le fruit d’un combat de plus de deux mois. Depuis septembre 2009, Thomas est scolarisé à l’école primaire la Contrie, dans une classe pour l’inclusion scolaire (CLIS). Face aux doutes concernant son avenir dans cette CLIS à partir du 1er juin prochain, date à laquelle Thomas aura onze ans, Yannick Bonnenfant a préféré prendre les devants. « On nous a dit qu’il pourrait peut-être rester jusqu’en juin 2013. Mais je n’avais pas de décision écrite. En l’absence de réponse, j’ai continué mon combat. » Outre la pose d’affiches dans les lieux publics et les commerces, une pétition a rassemblé plus de 11 000 signatures. Depuis, on l’a vu, l’opération a porté ses fruits. Il faut dire que les parents de Thomas n’en étaient pas à leur premier essai.

Une manière de refuser le handicap

En 2009, déjà, il avait fallu se mobiliser et interpeller. Preuve à l’appui, Yannick Bonnenfant sort quelques coupures de presse datant de septembre de cette année là : Presse Océan, Ouest-France, France Bleu, Nantes 7… À l’époque, son fils se retrouve sans établissement après neuf mois passés à l’école Jean Moulin à Nantes. Une pétition est alors lancée, des affiches sont diffusées. « Thomas n’aura pas d’avenir, ainsi en a décidé l’inspection académique » devient la phrase choc repris cette année dans les affiches. La presse relaie l’information. Quelques jours plus tard, Thomas intégrait l’école primaire de la Contrie. « Grâce à notre combat et à celui des médias » souligne Yannick Bonnenfant. Un an auparavant, il avait fallu trouver une solution lorsque Thomas avait fini sa maternelle. Là encore, ses parents avait su se mobiliser. « Je me suis peut-être plus investi parce que je refusais le handicap », explique Yannick Bonnenfant. Parce qu’ils étaient persuadés qu’il n’y avait pas de raison que Thomas n’ait pas sa chance, ses parents ont préféré lui donner eux-mêmes.

Alexandre Blaise
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