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Le changement…
pas pour tout le monde !
Publié le 11/07/2012
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édito
politique
Roms
Pendule
Rezé
Retière

Rarement slogan de campagne présidentielle sera aussi facilement rentré dans le langage courant. « Le changement c’est maintenant », une formule tellement simple, tellement facile à mettre en relation avec les grandes questions de société comme avec les broutilles du quotidien, un bonheur de formule ! Une formule et peut-être rien que ça. C’est ce qui vient à l’esprit quand on regarde de près l’actualité autour des Roms…



Non, rien ne change pour les Roms, même dans une agglo de gauche, même dans l’agglo du Premier-ministre-du-Président-du-changement. Rien ne bouge. Deux ans après le discours de Grenoble, hué par toute la gauche, aucun autre discours fort, global, n’a pris la place. Aucune véritable politique publique à l’égard des Roms n’a été définie !!

Pourtant, quand il était encore simple candidat, l’actuel président de la République l’avait écrit aux associations : « « Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. » (lire notre article). Voyons voir, des solutions alternatives ???? Les familles qui vont quitter, contraintes et forcées, le terrain du Pendule à Rezé, n’en ont pas reçues ! Rien n’a changé de ce point de vue là… Comme avant, les Roms restent et demeurent indésirables. Et comme avant ils continuent de crisper les uns et les autres. En particulier les élus.

Gilles Retière, maire de Rezé, nouveau président de Nantes Métropole, est un de ceux qui ne tergiversent pas. Il a tout fait depuis deux mois pour que ces familles (70 personnes environ) quittent le terrain de sa commune, pour aller où ? Où bon leur semble !

Les Roms ont cet effet là, ils agacent. La question de l’accueil des Roms génère toujours autant de crispations, de passions et de paradoxes. Comme avant, les solutions proposées sont toujours locales, portées par un élu ici et des citoyens là, de plus en plus souvent dans des petites communes. Mais comme avant, il n’y a pas de discours politique, surtout pas de portage politique de la cause des Roms. Si bien qu’à l’échelle d’une agglomération, d’une grande ville, pas de ligne de conduite… Du côté de la justice, les avocats non plus ne se battent pas sur le terrain de la cause, non, besogneux, ils négocient, cherchent à obtenir des délais, 1 mois de plus sur tel terrain, tant de semaines pour une médiation, ou un accord pour éviter l’intervention des forces de l’ordre. Mais à l’arrivée, les familles roms doivent toujours bouger. Les associations de soutien quant à elles, sont souvent débordées par le quotidien, elles parent au plus urgent, elles font de l’humanitaire, et sont envahies par un sentiment d’injustice, et de colère. Et comme personne n’a de véritable réponse, chacun s’énerve, au risque de se caricaturer dans son rôle.

Alors, au bout d’un moment, face à cette inertie, on a juste envie de dire, stop ! Arrêtons l’hypocrisie ! Tout ça, c’est de la politique, alors que les élus, dont c’est le métier, fassent de la politique à propos des Roms ! Plutôt que de continuer à vouloir faire silence, à agir en catimini dans un sens ou dans l’autre. Comme si toute politique à l’égard des Roms était potentiellement à risque.

En 2011 quand il a relogé 3 familles roms qui vivaient alors sur le terrain illégal de Haute Île, Gilles Retière ne voulait pas en parler… Il a fini par accepter les questions du Canard Social, mais au bout d’un temps fou. Trop peur peut-être qu’on lui dise que 3 familles ce n’était pas assez, trop peur sans doute qu’on croit qu’à Rezé, il y avait une issue possible pour tous les Roms de l’agglo.

Là, avec le terrain du Pendule, pas un mot. Le maire de Rezé, n’a jamais voulu répondre à nos questions. Mais Le Canard Social, qui a l’habitude d’être bien informé sur la question de l’accueil des roms, sait pourtant quelle énergie Gilles Retière à mis à convaincre les acteurs que ces familles devaient partir. Au nom de la sécurité, de la tranquillité des riverains, au nom de tout un tas de raisons. Il ne les voulait plus là. Il a réussi. Elles vont partir.

 Cécile Petident

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