S'identifier


Mot de pase oublié ?
s'abonner
Professionnels, structures, particuliers
Abonnez-vous!
Vers un nouveau leadership pour porter la voix de l’insertion ?
Publié le 28/11/2012
partage

tags
reportage
insertion
fnars
Chantier école
IAE
coorace
CNEI
UREI
COCAGNE
EMMAUS

Chantier école et le Comité national des entreprises d’insertion (CNEI) veulent reprendre la main sur l’inter-réseaux de l’insertion par l’activité économique (IAE). Les deux réseaux s’apprêtent à dévoiler une nouvelle association commune. Sa vocation ? Éviter les voix dissonantes et renforcer l’expression politique du secteur auprès du gouvernement et des collectivités locales. Avec le pari d’attirer dans leur sillage des fédérations comme la Fnars et le Coorace… Qui pourraient se sentir froissés. Explications. 



Emmanuel Stephant, président national de Chantier Ecole, à Rennes le 27 novembre aux côtés de Monique Tanguy, la présidente du réseau en Bretagne (photo : F. Lossent).

Il en convient, la nouvelle va peut-être faire grincer des dents dans les autres réseaux. Ce mardi, en marge d’une rencontre des ateliers et chantiers d’insertion à Rennes, Emmanuel Stephant, le président national de Chantier École a fait une confidence au Canard Social.

« D’ici le 31 décembre, nous avons la volonté de formaliser avec le CNEI une nouvelle organisation de l’inter-réseaux de l’IAE. L’idée, c’est que demain notre organisation pourra aller voir les ministres et parler d’une seule voix. On veut que nos messages soient mieux entendus au niveau national et aussi dans les régions. »

Pour en finir avec les dissonances

Il existe d’ores et déjà un collectif informel qui regroupe le CNEI et Chantier École, mais aussi la Fnars, le Coorace, les Jardins de Cocagne, Emmaüs France, Envie et Tissons la Solidarité… Alors pourquoi créer un autre inter-réseaux ? Tout simplement pour repartir sur de nouvelles bases avec de nouvelles règles du jeu.

« Le problème, c’est que nous allons aujourd’hui collectivement dans les ministères, mais quand on en ressort, on repart chacun dans notre coin. Il ne faut pas que l’IAE ait une parole dissonante sur les modèles et les valeurs qu’elle porte. Là, notre but est d’obliger tous nos réseaux à se concerter, à se respecter et surtout à ne pas se tirer une balle dans le pied. Le nouvel objet associatif sera structurant pour être un interlocuteur incontournable des pouvoirs publics. »

La Fnars et le Coorace seront-ils froissés ?

Diplomatiquement, cette démarche n’est pas sans risque. En effet, les autres têtes de réseaux pourraient mal accepter d’être pris de vitesse par les représentants des chantiers et des entreprises d’insertion.

À vouloir relancer le lobbying d’une telle manière, Chantier École et le CNEI ne risquent-ils pas de fissurer l’entente cordiale qui prévaut aujourd’hui ? « Cette annonce va faire grincer des dents, reconnaît Emmanuel Stephant. Mais on est convaincu qu’on va créer un nouveau spectre qui va emmener les autres réseaux à nous rejoindre. »

Éviter la foire d’empoigne sur le budget

Cette décision n’arrive pas maintenant par hasard. Elle intervient quelques mois après le changement de gouvernement à un moment où les acteurs de l’IAE ont acquis la certitude que le nouvel exécutif ne va pas augmenter son budget pour le secteur. L’analyse est simple : s’il faut envisager l’avenir à moyen constant, s’il faut revisiter l’utilisation des crédits de l’État pour l’insertion, mieux vaut le faire sans se disputer.

« Aujourd’hui, on entend de plus en plus parler de l’économie sociale et solidaire (ESS), analyse Emmanuel Stephant. Mais l’IAE a du mal à exister au sein de l’ESS. Or il y a urgence à peser. Et on pèsera à partir du moment où il y aura moins de failles entre nous. »

Frédéric Lossent

newsletter
facebook