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Chantier École Bretagne veut
passer à la vitesse supérieure
Publié le 13/06/2012
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Créé il y a plus de 10 ans, Chantier École Bretagne cherche aujourd’hui à se renforcer. Le réseau, qui regroupe 24 structures d’insertion, est en quête de visibilité et de crédibilité. Objectifs poursuivis : davantage de mutualisation entre adhérents, des liens accrus avec les autres réseaux de l’IAE et un lobbying plus efficace auprès des décideurs politiques. Les ateliers et chantiers d’insertion bretons espèrent pouvoir financer un poste de délégué régional en 2013.



Lors de l'AG de l'association des ateliers et chantiers d'insertion de Bretagne, le 8 juin à Trégueux près de Saint-Brieuc (photo : F. Lossent).

« Pour nous, la visibilité est à la fois un désir et une nécessité. » Comme les autres professionnels de son réseau, Marie-France Ferret, la directrice de l’association AREP à Saint-Malo, pousse au développement de Chantier École Bretagne. « Un réseau fort permet d’avoir le portage et la représentation politique dont nous avons besoin. » Réunis le 8 juin pour l’AG de leur association régionale à Trégeux (22), les ateliers et chantiers d’insertion (ACI) bretons ont clairement validé leur nouvelle stratégie : pour avancer, ils ont besoin de changer de braquet. « Notre dynamique régionale est actuellement limitée, reconnaît la présidente Monique Tanguy. Il nous faut des locaux et du personnel pour poursuivre nos objectifs. »

Un délégué régional en 2013 ?

Contrairement à son homologue des Pays de la Loire, Chantier École Bretagne ne dispose pas de délégué régional. Mais un ancien cadre de l’association rennaise, les Compagnons bâtisseurs, prépare le terrain. Depuis fin 2011, Pascal Friburg fait office de préfigurateur. Le jour où le réseau aura les financements nécessaires, ce sera lui le délégué. En attendant, il a permis de lancer des actions qui n’existaient pas auparavant.

Il a par exemple mis en place le dispositif de formation « Socle de compétences » destiné aux salariés en insertion. « Ce dispositif est assez lourd à mettre en place, mais c’est un bon moyen pour valider et valoriser les parcours des personnes que nos structures accompagnent », précise Pascal Friburg. D’autres actions concrètes sont également dans les tuyaux pour mutualiser des expériences et des pratiques entre professionnels. Ces démarches de professionnalisation vont être lancées grâce au soutien financier de la Caisse d’Épargne Bretagne – Pays de la Loire qui vient de signer une convention de partenariat-mécénat.

Pour financer son poste de délégué régional, Chantier École cherche des financements tous azimuts. Grosso modo, il faut réunir 100 000 euros pour couvrir un salaire, des locaux et les frais de fonctionnement classiques. Les collectivités, les fondations ou encore les gestionnaires de fonds européens sont approchés. Et la présidente Monique Tanguy mise également sur un effet d’entrainement : « Un délégué régional va nous amener de nouveaux adhérents et de nouveaux financements, j’en suis sûre. Le plus dur, c’est de démarrer. » Le projet de financement n’est pas bouclé mais les ACI ont bon espoir d’aboutir. Et d’ici là, ils ont de quoi s’occuper.

Clauses d’insertion et lobbying

Parmi les sujets majeurs, les relations avec les décideurs politiques. « En Bretagne, la Région dit porter l’économie sociale et solidaire, glisse Marie-France Ferret de Saint-Malo. Il faut qu’elle aille réellement jusqu’au bout. » Comprendre par là que les ACI se sentent malmenés par les procédures de marchés publics et les logiques de concurrence et de baisse de prix. 

À ce titre, les acteurs de l’insertion en appellent à un développement des clauses d’insertion dans les appels d’offres des collectivités. Sur l’ensemble du territoire breton, pas seulement à Rennes, et en prenant soin d’aller jusqu’au détail des procédures. « En général, le politique affirme haut et fort qu’il soutient les clauses d’insertion, estime Pascal Friburg. Mais, derrière, il y a un travail gigantesque à faire avec les services techniques qui freinent des quatre fers. Non pas par volonté de nuire, mais à cause des pratiques et des usages qui ont été pris depuis longtemps. »

La logique d’inter-réseaux

Les adhérents de Chantier École cherchent aussi à se serrer les coudes vis-à-vis des services de l’État. Ils se disent vigilants sur l’attribution des enveloppes de contrats aidés et sur les obligations de taux de sortie vers l’emploi durable, « difficile à tenir en tant de crise au moment où l’emploi est rare. » Et puis autre fer au feu, les relations avec Pôle Emploi. Pour mieux accompagner les publics éloignés de l’emploi, un accord cadre a été signé au niveau national conjointement avec d’autres acteurs de l’insertion… « Mais cet accord est en panne en Bretagne, indique Monique Tanguy. Il faut le relancer concrètement. »

Ce dossier avec Pôle Emploi est porté en commun avec les autres réseaux de l’insertion par l’activité économique, comme la FNARS, l’UREI ou encore les Jardins de Cocagne. Et si cette démarche commune pouvait aboutir à des résultats concrets, elle permettrait d’étoffer la logique inter-réseaux en Bretagne.

Frédéric Lossent

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