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Entreprise et insertion :
le courant passe
Publié le 06/12/2012
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Dans le cadre de sa démarche de responsabilité sociétale (RSE), ERDF a fait travailler les Ateliers des 2 rives sur une opération à Nantes, à l’occasion du déménagement d’un site administratif. Pour l’entreprise comme pour le chantier d’insertion, c’est une façon de se tester mutuellement avant d’amplifier le mouvement. Car aujourd’hui, l’entreprise se place clairement en nouvel acteur auprès des professionnels de l’IAE.



Les salariés en insertion des Ateliers des 2 rives ont travaillé pendant 2 mois pour le compte d'ERDF. Une collaboration qui en appelle d'autres (photo : F. Lossent).

D’un côté, un chantier d’insertion qui cherche à développer ses activités avec les entreprises. De l’autre, un acteur économique de premier plan qui lorgne de plus en plus vers le secteur de l’insertion. Et au milieu, un site administratif inoccupé de 3 000 m2 à nettoyer et à débarrasser. C’est dans ce contexte qu’ERDF et les Ateliers des 2 rives ont travaillé ensemble pendant deux mois cet automne à Saint-Herblain à côté de Nantes.

Ce « grand nettoyage » de l’ancien siège administratif de la direction interrégionale d’ERDF ne s’est pas fait en deux coups de cuillère à pot : il a fallu 400 h de travail à une vingtaine de salariés en insertion pour déménager des dizaines de tables, bureaux et autres armoires d’archives.



Changement d’échelle pour le chantier d’insertion

« Pour nous, c’est un gros chantier, indique Daniel Leparoux, encadrant aux Ateliers des 2 rives (A2R). D’habitude, nous intervenons sur des entrées/sorties de logements HLM avec Nantes Habitat… Là, c’est une autre échelle : l’opération a permis de mobiliser deux équipes de nettoyage pendant deux mois. Un volume de travail comme celui-là, on est preneur, c’est un support très intéressant. »

Pour Jacqueline Mathieu, qui supervise la gestion du parc immobilier d’EDF (le producteur d’énergie) et de sa filiale ERDF (le gestionnaire du réseau), le bilan est également positif. « Humainement, le fait de travailler avec un chantier d’insertion, c’est un plus et ça n’a pas coûté plus cher. Par contre, il a fallu prévoir un peu plus de temps. Les encadrants d’A2R m’avait prévenue qu’on aménage l’emploi du temps des salariés pour faire des démarches en dehors du travail comme trouver un logement. Cela fait partie du jeu, il faut accepter que le chantier dure une ou deux semaines de plus. »



Faire évoluer les règles de marché pour l’entreprise

En fait, la difficulté est plutôt d’ordre administratif. Ce type de chantiers doit entrer dans le cadre de marchés nationaux, voire européens, définis par EDF. Des marchés d’une durée de 3 ans et parfois 5 ans. Or les « petits » Ateliers des 2 rives de Loire-Atlantique sont incapables de répondre à des marchés de grandes ampleurs. « Aujourd’hui, pour faire appel à des associations, nous devons faire une “dérogation en règle d’achat“, explique Jacqueline Mathieu. C’est possible, mais ça reste une dérogation. »

L’enjeu est donc de sortir de ce régime d’exception. « Il faudrait qu’on fasse évoluer nos règles en interne pour développer le recours aux structures d’insertion. J’ai la possibilité d’avoir des marges de manœuvre, souligne Jacqueline Mathieu, à moi de convaincre qu’on peut continuer dans cette voie. Car nous avons des prestations à confier toute l’année. »

Dans l’immédiat, il s’agit de tests et d’expérimentations grandeur nature, mais ERDF ambitionne à l’avenir d’amplifier le mouvement. « C’est dans notre rôle de nous impliquer socialement dans notre territoire, glisse Pierre-Yves Carrez, le responsable du Développement durable pour la région ouest d’ERDF. Nous le faisons depuis une dizaine d’années avec le secteur du handicap, c’est acté. Aujourd’hui, on est au début de la démarche pour l’insertion par l’activité économique. »

Frédéric Lossent

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